Les attaquants sénégalais font souvent les gros titres dans leurs clubs respectifs, enchaînant les buts et les performances de haut niveau. Cependant, lorsqu’ils rejoignent la sélection nationale, les Lions de la Teranga, leur efficacité semble s’estomper, soulevant une question récurrente : pourquoi un tel contraste entre leurs performances en club et en équipe nationale ?
Les cas récents d’Ismaïla Sarr et Cherif Ndiaye, Nicolas Jackson, excellents en club mais plus discrets en sélection, illustrent parfaitement ce paradoxe. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation.
#1 Un temps de préparation et des automatismes limités en sélection
Comme l’a fait remarquer Cheikhou Kouyaté, l’environnement et les exigences varient grandement entre un club et une équipe nationale. En club, les joueurs s’entraînent ensemble au quotidien, ce qui favorise le développement d’automatismes solides et d’une bonne compréhension collective du jeu.
Les entraîneurs bénéficient également de davantage de temps pour élaborer des schémas tactiques adaptés aux qualités individuelles de leurs joueurs. À l’inverse, en sélection nationale, les rassemblements sont brefs et les périodes de préparation limitées, rendant plus difficile l’instauration de connexions efficaces sur le terrain, notamment pour les attaquants, dont les performances peuvent en être affectées.
#2 Des systèmes de jeu et des rôles différents
Habib Diallo souligne un autre point essentiel : les choix tactiques de l’entraîneur national. Un buteur efficace en club peut se retrouver en sélection dans un système qui ne met pas autant en valeur ses qualités, ou dans un rôle différent de celui auquel il est habitué.
Le sélectionneur doit tirer le meilleur d’un groupe aux profils variés et adopter une stratégie collective, ce qui peut amener certains joueurs à remplir des fonctions moins familières, parfois moins favorables à l’expression de leur potentiel offensif.
#3 La pression et l’enjeu des rencontres internationales
La nature des matchs en sélection diffère également de celle des rencontres en club. Chaque match international, qu’il s’agisse des éliminatoires ou des phases finales de compétitions, revêt une importance capitale. La pression du résultat est souvent plus forte, car une défaite peut compromettre la qualification ou l’avenir de l’équipe dans un tournoi.
Cette pression peut avoir un impact psychologique sur les joueurs, y compris les attaquants, et potentiellement inhiber leur créativité et leur audace devant le but. Contrairement à un championnat où les contre-performances peuvent être compensées par des matchs suivants, chaque rencontre en sélection est une bataille où la marge d’erreur est réduite.